Une année 2023 difficile pour les emprunteurs
Au cours du deuxième trimestre de l'année 2023, le secteur immobilier a connu une augmentation significative des taux d'intérêt, franchissant la barre des 4%, tandis que les valeurs immobilières restaient stables sans montrer de signes de déclin. Face à cette situation, les aspirants propriétaires se voient contraints d'injecter davantage de fonds propres pour sécuriser un financement hypothécaire.
L'apport personnel exigé est devenu plus important
L'investissement initial requis pour l'acquisition d'un bien immobilier, qui correspond à la somme que l'acheteur doit fournir de sa poche pour couvrir a minima les honoraires du notaire, a connu une inflation notable. D'après les données recueillies par le groupe Century 21, la contribution moyenne s'élevait à 89 345 euros pour l'achat d'un bien d'une valeur de 244 090 euros au cours du second semestre de 2023, ce qui équivaut à 36,6% du prix d'achat total, un pourcentage inédit selon le réseau d'agences immobilières.
L'augmentation des taux d'intérêt contraint de nombreux emprunteurs à revoir à la hausse leur apport personnel. Cette inflation s'explique par la montée vertigineuse des taux d'emprunt au fil de l'année écoulée. À la clôture du premier semestre, le taux moyen s'établissait à 3,80% pour les prêts sur une période de 25 ans, d'après les chiffres de Meilleurtaux. Vers la fin du mois de décembre, ce taux avait grimpé à 4,50% pour la même durée de prêt, selon les informations du courtier.
Dans ce contexte, il devient impératif pour les emprunteurs d'apporter une plus grande part d'économies personnelles s'ils souhaitent réduire le montant des intérêts à rembourser. D'autant plus que le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) interdit un taux d'endettement supérieur à 35%. Et malgré l'envolée des taux, les prix des biens immobiliers n'ont pas suivi une tendance à la baisse. Une étude publiée le 1er janvier par le portail immobilier Meilleurs Agents révèle que les prix dans l'ancien n'ont reculé que de 1,8% en moyenne sur l'ensemble du territoire français.
Les primo-accédants sous pression
Le problème se pose avec acuité pour les emprunteurs, notamment les primo-accédants qui aspirent à acquérir leur première résidence principale et qui ne disposent pas de capitaux provenant de la vente d'un bien antérieur.
Pour ne pas être écartés du marché immobilier, certains optent pour des logements de dimensions plus restreintes que celles initialement envisagées. Cependant, comme le souligne Century 21, la réduction de la superficie des biens acquis ne peut plus se poursuivre sans risquer d'atteindre un seuil critique qui compromettrait la viabilité de l'achat au regard du confort des résidents.
Une baisse des prix anticipée pour les biens immobiliers
Pour les primo-accédants, l'espoir réside désormais dans une éventuelle diminution plus marquée des prix de l'immobilier. Selon certains experts du secteur, cette correction tarifaire pourrait survenir prochainement. Meilleurs Agents prévoit une réduction des prix de l'ordre de 4% sur l'ensemble de l'année 2024. Parallèlement, on s'attend également à une baisse des taux d'intérêt dans les mois à venir.
Quant aux emprunteurs moins enclins à patienter, ils peuvent envisager, notamment pour les plus jeunes, de solliciter un prêt immobilier à 110% (sans apport personnel). D'autres catégories d'acheteurs rencontrent moins de difficultés pour devenir propriétaires, à l'instar des retraités. En effet, ces derniers sont souvent moins impactés par le resserrement des conditions de prêt et disposent généralement d'un apport personnel conséquent issu de la vente de leur précédente propriété, comme l'indique Century 21. Cela explique l'augmentation de 7% de leur proportion parmi les acquéreurs en un an, selon les statistiques du réseau.